10. La solidarité, la lutte contre la pauvreté, l’action sociale & les logements sociaux

Constats

Le rôle du CPAS n’est pas d’accompagner la pauvreté mais de les en sortir. Le CPAS doit être précurseur et un moteur de l’accès à la formation tout au long de la vie, afin d’apporter des solutions à long terme à la population bénéficiaire.

Le CPAS doit assurer efficacement toutes ses missions de base sans se disperser dans des politiques annexes.

Les différentes études en la matière se recoupent pour estimer que 30% de la population de la Ville de Mons ont été, à un moment donné, ou sont toujours, exposés à une situation de pauvreté.

Pour cette population fragilisée, les fins de mois sont particulièrement difficiles. Parallèlement, le CPAS se disperse dans de multiples actions dont certaines n’ont plus rien à voir avec la lutte contre la pauvreté.

Il faut recentrer son action autour du revenu d’intégration sociale et de la recherche de la dignité humaine. Au lieu d’accompagner la pauvreté, nous devons mettre en œuvre « une véritable politique pour sortir les gens de la pauvreté ».

Accompagner la pauvreté en laissant les personnes précarisées en état de dépendance n’apporte aucune solution à moyen et long terme.

Pour Mons en Mieux, il est primordial de concilier solidarité et responsabilité, en mettant l’accent sur des politiques qui favorisent l’emploi, la formation, et l’entrepreneuriat, tout en veillant à ce que les aides sociales soient bien ciblées et accompagnées d’un suivi personnalisé pour chaque bénéficiaire.

Pour améliorer les politiques de solidarité à Mons, nous devons travailler avec les différents acteurs de terrain comme le CPAS, la société immobilière sociale Toit&Moi, l’intercommunale Gabriel Passelecq, le Relais Social Urbain de Mons-Borinage et les associations.

Nos propositions

Renforcer la mission du CPAS

L’objectif principal dans la lutte contre la pauvreté est avant tout de permettre aux personnes concernées de sortir de leur situation de précarité de manière réelle et, si possible, définitive.

Mons en Mieux concentrera ses efforts sur cette mission fondamentale de l’institution.

En revanche, toutes les autres missions, en dehors de cette mission de base, feront l’objet d’un audit, soit pour les rendre financièrement autonomes, soit pour les transférer au secteur privé, voire les réattribuer à la Ville. Il est important de souligner qu’aucun emploi ne sera perdu. Cet audit devra également évaluer si chaque mission entreprise par l’institution a réellement une finalité sociale.

Les pouvoirs publics ne peuvent pas maîtriser tous les secteurs d’activité. Le CPAS n’a pas pour vocation de causer des pertes financières à la collectivité en exerçant des activités pour lesquelles il n’a pas l’expertise nécessaire. C’est pour cette raison que certaines missions, telles que la gestion des crèches et des maisons de repos, ont été transférées à l’intercommunale Gabrielle Passelecq.

Compte tenu des investissements publics réalisés au sein de l’institution, il est tout à fait envisageable de confier la « gestion » de certaines missions au secteur privé, en instaurant un contrat de gestion qui garantirait des tarifs attractifs, notamment pour la population en situation de précarité. Un contrat de gestion permet de garder un contrôle sur les activités tout en confiant la gestion à des professionnels du secteur.

Intensifier la lutte contre la pauvreté

Nos propositions se concentrent sur plusieurs axes clés pour améliorer la lutte contre la précarité et renforcer le soutien aux personnes en difficulté.

En partenariat étroit avec les acteurs de terrain, notamment les associations, il est crucial de pérenniser et sécuriser la formule des « restos du cœur ». Ces initiatives sont essentielles pour garantir un accès régulier à l’alimentation pour les personnes les plus vulnérables.

Par ailleurs, il est urgent de désengorger le service d’urgence 112, souvent submergé par des appels non prioritaires, ce qui retarde l’intervention dans des cas graves. Mons en Mieux propose de créer un service d’urgence à caractère social, doté d’un véhicule dédié, pour prendre en charge les situations non médicales urgentes, permettant ainsi aux ambulances de se concentrer sur les urgences vitales.

La lutte contre les marchands de sommeil constitue une autre priorité. L’exploitation de la précarité à travers des logements insalubres est intolérable. Nous nous engageons à combattre ces pratiques en veillant à ce que les locataires, souvent victimes de propriétaires peu scrupuleux, soient relogés dans des conditions dignes, salubres et agréables.

La réinsertion sociale par le travail est un axe majeur de notre politique. Des initiatives comme le projet « Four et au Moulin » montrent que l’intégration professionnelle peut aider les personnes marginalisées à retrouver une place dans la société. Nous souhaitons étendre cette approche à d’autres groupes précarisés, notamment ceux vivant dans la rue.

L’amélioration des conditions de logement passe également par une meilleure isolation des habitations. En investissant dans l’isolation et les panneaux solaires, il est possible de réduire les charges tout en augmentant les loyers. Une convention avec la Région Wallonne ou les sociétés de logements sociaux pourrait soutenir ces investissements, permettant ainsi des économies d’énergie tout en améliorant la qualité de vie des locataires.

Nous envisageons également la création d’un service d’assistance à la population pour aider nos concitoyens à surmonter les difficultés administratives. Ce service fournirait non seulement des conseils et de l’orientation, mais aussi une aide concrète pour accomplir les démarches nécessaires, rappelant le rôle autrefois tenu par l’« écrivain public ».

Lutter contre l’analphabétisme est essentiel pour une meilleure intégration sociale. Le CPAS doit proposer un nombre suffisant de cours pour adultes afin de permettre à chacun d’acquérir les compétences de base en lecture et en écriture.

Nous devons également être particulièrement attentifs à deux publics vulnérables : les femmes et les jeunes. Les femmes, souvent victimes d’inégalités et de précarité en cas de séparation, doivent pouvoir accéder à une autonomie financière, surtout si elles sont victimes de violences. Quant aux jeunes, il est crucial de prévenir le décrochage scolaire et de les accompagner vers l’emploi, afin qu’ils puissent se libérer du cycle de dépendance souvent observé chez leurs parents.

Enfin, nous devons exploiter les « marqueurs » tels que le surendettement, qui laisse des traces profondes dans la vie des personnes touchées. Lutter contre la pauvreté et le désœuvrement, c’est aussi renforcer la sécurité de tous, car réduire la dépendance à des substances comme la drogue ou la méthadone diminue les risques de délinquance.

Deux éléments essentiels sous-tendent notre approche :
  • La mise en place d’une véritable collaboration entre tous les acteurs de terrain – coordonnée par le CPAS – incluant associations caritatives et humanitaires, médecins généralistes, pharmaciens, mutuelles, police, gardiens de la paix, travailleurs sociaux, hôpitaux, etc. Cela permettra une approche globale et coordonnée des phénomènes conduisant à la précarité.
  • La création d’un fichier informatisé de toutes les personnes en situation de grave précarité**, avec les garanties nécessaires de confidentialité. Ce fichier permettra non seulement de structurer les aides alimentaires, mais aussi d’assurer une prise en charge médicale adéquate des personnes concernées.

Ces propositions visent à offrir un soutien plus structuré, efficace et humain aux personnes les plus vulnérables de notre société.

Une authentique relance sociale dans le Grand’Mons

Un constat objectif s’impose : notre Ville est mal positionnée dans tous les domaines problématiques, tels que le taux de chômage et l’insécurité, et se trouve en bas de classement dans les indicateurs positifs comme le revenu par habitant. Sans intervention, la situation ne fera qu’empirer. Il est donc urgent de mettre en place une politique volontariste pour aider nos concitoyens à s’extraire progressivement de cette situation pénalisante. Il n’y a pas de fatalité : nous devons mobiliser nos ressources dans plusieurs directions.

Via l’éducation : Il est crucial de redonner aux jeunes le goût de l’effort et de la discipline, des valeurs morales qui leur fourniront des repères essentiels dans la vie.

Par la formation : Il est bien connu que sans une formation adéquate, il devient extrêmement difficile de trouver un emploi stable et de se bâtir un avenir.

Par le travail social : Une équipe pluridisciplinaire, composée d’assistants sociaux, de conseillers en formation, entre autres, sera chargée de suivre chaque situation individuelle, qu’il s’agisse de jeunes sans formation ou de bénéficiaires du Revenu d’Intégration Sociale. Personne ne doit être laissé de côté. Cette équipe devra motiver, accompagner, et guider les personnes dans leur recherche d’emploi, en se concentrant sur les métiers en pénurie et les secteurs offrant des opportunités de reclassement.

Concernant la mise au travail : Les dispositifs des articles 60 et 61 ne doivent pas se limiter à offrir un emploi temporaire, souvent précaire, pour trois ans, car cela ne favorise pas l’épanouissement des individus, ni l’accès à la propriété ou à des perspectives d’emploi à long terme. Il est essentiel d’associer ces mesures à des formations qualifiantes qui permettront aux bénéficiaires de trouver un emploi stable après la période d’aide, que ce soit dans le secteur public ou privé. Cela est d’autant plus réalisable que de nombreuses opportunités d’emploi existent dans notre région.

Nous devons améliorer la pérennité des emplois pour des personnes employées via les articles 60.

Réviser la politique des logements sociaux

Atteindre le seuil de 10 000 logements gérés est un atout majeur pour une société de logements publics. Nous devrions donc encourager une fusion avec une ou plusieurs autres sociétés pour atteindre cette taille critique, ce qui permettrait de réaliser des économies d’échelle significatives.

Il est essentiel de mettre en place une liste d’« exclus » pour interdire l’accès aux logements sociaux aux personnes qui ont causé des nuisances à leurs voisins ou détérioré leur logement social. Certains locataires provoquent des dommages nécessitant jusqu’à 25 000 euros de réparations ! Actuellement, lorsque ces individus quittent un logement, il reste possible de leur attribuer un autre logement social après un certain délai, ce qui est problématique.

Ces locataires problématiques se retrouvent souvent pris en charge par une maison du CPAS, ce qui est paradoxal. Une meilleure coordination entre les services pourrait aider à éviter ces situations.

Il est important de souligner que la pauvreté ne justifie pas les comportements inciviques ou le manque de propreté. Faire un tel amalgame est offensant. Il est nécessaire de sanctionner ceux qui troublent la quiétude des voisins, et cela s’applique aussi aux logements sociaux (comme les graffitis, la consommation de drogue, les nuisances sonores, ou la possession d’armes). Trop de résidents dans les logements sociaux souffrent du comportement de ceux qui ne respectent pas les règles de la vie en communauté.

Il est crucial de prévoir un nombre suffisant de logements de transition, et il serait plus logique que cette gestion soit assurée par la société de logements, plutôt que par le CPAS ou l’AIS. Plus généralement, il n’est pas nécessaire de dupliquer les services de location de logements au sein de toutes les structures de l’Administration.

La location acquisitive comme premier rempart contre la précarité

Il s’agit d’un aspect crucial qui a été négligé pendant trop d’années. Lorsqu’une famille devient propriétaire, elle se libère de l’engrenage de la pauvreté, et l’acquisition d’un logement permet aux retraités de bénéficier pleinement de leur pension. Il est donc nécessaire de promouvoir l’achat de logements sociaux, ce qui encouragera naturellement la mixité sociale dans les quartiers.

Des aides au logement existent déjà en Wallonie, et il est important de les combiner avec des offres de logements à des prix accessibles.

Étant donné que la propriété immobilière est une protection contre la précarité, il est essentiel de mettre en place des mécanismes permettant aux locataires de devenir propriétaires de leurs logements à terme. Une option serait de proposer un système de location-vente, avec un paiement final après 30 ans, pouvant être assumé par les parents ou les enfants, avec ou sans recours au crédit.

Les jeunes ménages sont insuffisamment représentés dans les logements sociaux. Il est crucial de libérer ces logements pour ceux qui en ont réellement besoin, en encourageant les résidents à accéder à la propriété ou à louer dans le secteur privé lorsque leur situation financière s’améliore. À cet égard, il serait préférable de privilégier les Agences Immobilières Sociales (AIS) plutôt que de construire de nouveaux logements sociaux.

Il est important de noter que les logements sociaux sont construits grâce à des subventions, mais leur entretien pèse sur le budget de fonctionnement ordinaire des communes, qui ne croît pas en conséquence. Les pouvoirs publics se trouvent donc dans l’incapacité de gérer et d’entretenir ces infrastructures subventionnées, étant donné la stagnation de leurs budgets de fonctionnement. Notre proposition vise à remédier à cette situation.

Un territoire zéro sans-abri

Une nouvelle politique d’accueil des sans-abris est nécessaire. Il est inacceptable que des Montois et Montoises vivent encore dans la rue. Mons en Mieux propose de travailler avec les associations de terrain pour élaborer des solutions inspirées des réussites d’autres villes et projets pilotes.

Mons en Mieux souhaite s’inscrire dans la politique « zéro sans-abri » wallonne qui vise à éradiquer l’itinérance en garantissant à chaque personne un accès immédiat à un logement stable et sécurisé, tout en fournissant un accompagnement social adapté pour répondre à leurs besoins spécifiques. Cette approche repose sur une collaboration étroite entre les pouvoirs publics, les associations de terrain, et les services sociaux, avec pour objectif de prévenir les expulsions, d’assurer une prise en charge rapide des personnes en situation de précarité, et de faciliter leur réinsertion durable dans la société. L’accent est mis sur l’accès à des logements abordables et sur le développement de programmes de soutien pour les aider à retrouver leur autonomie.

Fusionner les services de la Ville et du CPAS

Afin de réaliser des économies qui n’affectent absolument pas le service rendu à la population, nous préconisons la réunion d’un maximum des services du CPAS avec ceux de la Ville comme par exemple ceux liés au patrimoine et les services techniques ou encore les archives et la protection des données. Des économies substantielles seront ainsi réalisées dans les services afin de remettre les moyens aux citoyens.

De manière générale, notre ligne de conduite sera d’éliminer les doublons mais également de mettre sur pied un grand portefeuille FEDER/FSE destiné à financer et développer les mesures contre la pauvreté et pour une meilleure santé ainsi qu’un véritable « rattrapage économique ».

Renforcer le programme Housing First

Mons en Mieux est résolument engagé à renforcer le programme Housing First, visant à répondre à l’urgence de la situation des sans-abris dans la ville. L’objectif est de renverser l’approche traditionnelle de l’aide aux sans-abri en offrant d’abord un logement stable avant de traiter les autres problématiques comme la santé mentale et la dépendance. Cette initiative permet aux individus de bénéficier d’un cadre de vie sûr et sécurisé, ce qui constitue la base pour toute reconstruction personnelle et réinsertion sociale. Mons en Mieux prévoit d’augmenter significativement les investissements dans ce programme, d’élargir le nombre de logements disponibles, et de fournir un accompagnement personnalisé et continu. Cela comprend l’accès à des services de soins, à des programmes de formation et à des opportunités d’emploi, assurant ainsi une intégration complète et durable des bénéficiaires dans la société.

Travailler au développement des maisons de quartier et un focus sur les jeunes

Mons en Mieux reconnaît l’importance cruciale des maisons de quartier comme centres de la vie communautaire et souhaite intensifier les efforts dans ces espaces vitaux. L’objectif est de renforcer leur rôle de points de rencontre, d’apprentissage et de soutien pour tous les habitants, favorisant ainsi le tissu social et la cohésion entre les générations. Pour ce faire, Mons en Mieux envisage d’améliorer les infrastructures existantes et pour étendre les programmes offerts, allant des ateliers éducatifs et des activités culturelles à des services de conseil et de soutien. L’initiative inclura également une collaboration accrue avec les associations locales et les services sociaux pour assurer que les besoins spécifiques de chaque quartier soient adressés efficacement, permettant ainsi à chaque maison de quartier de devenir un véritable carrefour de l’activité communautaire et un moteur de bien-être pour tous ses résidents.

Une attention particulière sera portée sur les enfants et les jeunes afin de leur garantir d’avoir toutes les chances de réussir tout ce qu’ils entreprennent sur le plan scolaire ou professionnel.

Mons en Mieux soutient l’implication sociale des jeunes et s’engage à renforcer les initiatives favorisant leur participation à la vie publique, notamment en matière de politique sociale et de développement durable, à travers des programmes tels que le service citoyen, l’Été Solidaire, les conseils communaux pour enfants et jeunes, ainsi que les conseils consultatifs dédiés aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap. Nous encourageons également les autorités locales à promouvoir la mixité sociale lors du recrutement pour les emplois étudiants.

Consolider le dispositif de médiation de dettes

Les personnes en situation de surendettement figurent parmi les plus vulnérables. Pour Mons en Mieux, il est essentiel de renforcer le dispositif de médiation de dettes, afin de permettre à ces individus de faire face à leurs obligations financières tout en maintenant un niveau de vie décent. Ce service ne doit en aucun cas entraîner une déresponsabilisation, mais plutôt offrir une occasion de réfléchir aux conséquences d’engagements financiers excessifs par rapport à leurs ressources. De plus, il est crucial d’améliorer l’éducation financière pour tous, et en particulier pour les jeunes, en développant un programme national visant à les sensibiliser dès le plus jeune âge à la gestion de leur budget.

Le développement du service citoyen volontaire

Mons en Mieux appuie le développement d’un service citoyen volontaire généralisé, en particulier au sein des services publics. Ce service représente un outil d’émancipation et d’orientation qui requiert un statut clairement défini et une évaluation pour assurer son bon fonctionnement ainsi que ses interactions avec les différents niveaux de pouvoir. Il est crucial de garantir la complémentarité du service citoyen avec d’autres initiatives existantes, afin d’éviter toute concurrence ou effets négatifs. Les compétences acquises par les jeunes au cours de ce service doivent être reconnues et valorisées dans le cadre de leur recherche d’emploi.

La promotion de la santé auprès des personnes en situation de précarité

Nous reconnaissons que les inégalités sociales ont un impact négatif sur la santé des populations défavorisées tout au long de leur vie. Certaines personnes vivent dans des environnements matériels et des contextes financiers et socioculturels qui compliquent l’adoption de comportements bénéfiques pour la santé. Il est donc crucial pour Mons en Mieux de consacrer plus de ressources à la promotion de la santé auprès de ces groupes et à l’amélioration de leurs conditions de vie. Les communes et les CPAS doivent accorder une attention particulière à la santé des personnes les plus vulnérables.

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