4. La mobilité, les PMR & la politique cyclable et piétonne

Constats

La Mobilité est un thème incontournable et un enjeu majeur pour la politique communale de Mons.

Les Montois subissent des engorgements de circulation énormes, un défaut d’entretien des chaussées, des pistes cyclables et des trottoirs, la plupart étant dans un état déplorable.

L’insécurité due à de nombreux conflits de circulation ainsi que l’impossibilité de juguler les emprunts de traverses des quartiers d’habitat pose problème.

L’absence de prise en compte des problèmes spécifiques des PMR est un élément à prendre au sérieux.

Concernant la mobilité, le collège sortant a agi dans l’improvisation et la précipitation… Ainsi, l’Échevine en charge de la mobilité a découvert tardivement que les conflits de circulation, sources de danger devaient être résolus en collaboration avec le Service public de Wallonie (SPW) et que les plans d’investissements des voies publiques à rénover ne faisaient pas l’objet de priorités objectives. Si le collège a proposé l’adoption d’un Plan Communal de Mobilité, ce n’est qu’un catalogue d’intentions dont la mise en œuvre tarde. Par ailleurs, c’est un plan qui oppose les différents usagers au lieu de les confronter.

Mons en Mieux plaide pour une politique de mobilité multimodale, en effet, nous sommes tous des usagers de la route et nous nous déplaçons parfois de plusieurs manières sur une même journée : à pied, en vélo, en voiture ou au moyen des transports en commun.

Mons en Mieux a constitué dès le début de la précédente mandature, une commission traitant de la mobilité avec la participation de cyclistes, d’automobilistes, de piétons, de PMR et d’usagers des transports en commun. Tous ont pris part, lors de réunions organisées à l’initiative de Mons en Mieux, à la rédaction de ce programme concernant la mobilité.

Nos propositions

Entretenir la voie publique en faveur de tous les usagers

Chacun doit pouvoir choisir librement sa forme de mobilité, en fonction des besoins et des nécessités, sachant que chacun peut être, à différents moments : piéton, cycliste, automobiliste ou usager des transports en commun.

C’est un principe de base. De ce principe découle l’obligation pour la commune d’entretenir les voies publiques en faveur de tous les usagers.

Confronter au lieu d’opposer

Si l’on accepte le principe de base évoqué au point 1 plaidant pour que chacun choisisse son mode de déplacement en fonction de ses nécessités (besoins ou souhaits), il est nécessaire de changer la méthode de travail de la Ville, qui aujourd’hui, oppose les moyens de transports au lieu de les confronter, de les rassembler.

En conséquence, il faut supprimer la commission consultative « vélo » et la remplacer par une instance permanente de consultation (Conseil Consultatif de la Mobilité) comprenant des représentants des opérateurs (Ville, TEC, SNCB, SPW), des usagers (piétons, PMR, cyclistes, usagers des transports en commun), les associations de navetteurs, le TEC, « Touring » pour représenter les automobilistes et le Gracq (association de cyclistes).

De cette manière, chaque mode de déplacement pourra connaître les besoins des autres et pourra en tenir compte.

Remettre les Montois au cœur de la politique communale de mobilité

Mons en Mieux plaide pour le changement et la réorientation de la politique des travaux de l’espace public. Nous souhaitons associer les Montois à tous les projets qui les concernent et coopérer avec eux pour entretenir l’espace public en fonction de leurs besoins.

En conséquence, nous proposons la mise en place d’une plateforme des incidents de mobilité, où chaque citoyen pourra signaler les problèmes de mobilité qu’il rencontre.

Cette plateforme obligerait les services communaux à réagir rapidement. Le suivi des plaintes serait contrôlé par le Conseil communal de Mons et par tous les citoyens qui le souhaiteraient.

La réduction des moyens financiers imposés par la situation budgétaire montoise nécessite de changer de stratégie vis-à-vis de la réfection des voiries en privilégiant davantage d’entretien des voiries et moins de renouvellement de celles-ci.

Cette mesure nécessite une requalification du personnel communal pour faire face aux exigences d’entretien des voiries, pistes cyclables, trottoirs, etc.

Mettre en place une signalisation dynamique et intelligente

La mise en place d’une signalisation dynamique et intelligente doit être une exigence pour la Ville et pour le SPW.

Si la place manque pour faire circuler dans un même temps tous les modes de déplacements sur une voirie, nous souhaitons mettre en place des séquences (au niveau des feux de signalisations) réservées à certains usagers alternativement.

Les feux de signalisations doivent s’adapter aux flux de circulation.

Les feux de signalisations doivent passer au rouge lorsque les véhicules arrivant en face roulent trop vite, favorisant les usagers respectueux des limitations de vitesse.

Comme cela se fait aux Pays-Bas, nous souhaitons ouvrir les bandes de bus aux automobilistes en dehors des heures de pointes uniquement.

Créer un grand parking de délestage multimodal à la Bascule

Afin d’améliorer la mobilité montoise, Mons en Mieux plaide pour la création d’un parking à la Bascule, par exemple, sur les terrains de l’IDEA, en parallèle de la création d’un by pass entre la chaussée de Binche et la chaussée du Roeulx pour limiter le transit automobile venant de l’autoroute par Saint-Fiacre.

Tout type de parking doit être envisagé : voitures, co-voiturage, vélos, motos, parkings adaptés aux PMR, etc… Le parking serait assuré d’une surveillance effective par des caméras.

Depuis ce parking, le déploiement de navettes allant du parking vers le centre-ville est nécessaire pour donner une véritable utilité au parking, à savoir : désengorger le centre-ville et soulager le manque de stationnement du centre-ville.

Cette navette serait gratuite pour les montois et payante pour les non-résidents. Le parcours de la navette pourrait commencer sur le parking du Delhaize, à condition que celui-ci soit adapté à tous les modes de déplacements et usagers.

Les navettes et bus devront également être équipés – et les chauffeurs devront veiller à les utiliser – de rampes pour permettre aux PMR l’accès à la navette.

Mettre la contre-allée intra muros du Boulevard intérieure du ring à contre-sens sur certains tronçons

Afin de mieux utiliser l’espace accessible à la circulation, Mons en Mieux propose de mettre la contre-allée du ring à contre-sens entre la place Léopold et les Portes de Nimy.

Mettre les voiries communales des zones résidentielles en zone 30

Afin de limiter les transits indésirables dans les zones résidentielles : Mons en Mieux propose que les voiries communales puissent être placées en zone 30 à la demande des citoyens habitants à proximité de ces voiries.

Les citoyens sont les premiers concernés par les nuisances automobiles et méritent que leur opinion soit prise en compte.

Sur ces voiries, nous envisageons également de placer des feux intelligents qui passeraient au rouge lorsque les voitures arriveraient trop rapidement.

Instaurer des horaires décalés pour les débuts et les fins de journée aux écoles

Sur le modèle du Bureau des temps, mis en place depuis avril 2015 dans la métropole européenne de Lille, il convient d’identifier les facteurs générateurs de flux, l’objectif étant de limiter l’engorgement de la ville aux heures de pointe. Cet outil est utilisé pour mieux répartir dans le temps les flux de circulation. Si tous les établissements scolaires et si toutes les entreprises qui comptent un personnel important ouvrent leurs portes à la même heure, il y a évidemment un problème.

Mettre en œuvre le « Bureau des temps »

Sur le modèle du Bureau des temps, mis en place depuis avril 2015 dans la métropole européenne de Lille, il convient d’identifier les facteurs générateurs de flux, l’objectif étant de limiter l’engorgement de la ville aux heures de pointe. Cet outil est utilisé pour mieux répartir dans le temps les flux de circulation. Si tous les établissements scolaires et si toutes les entreprises qui comptent un personnel important ouvrent leurs portes à la même heure, il y a évidemment un problème.

Nous proposons de placer des capteurs qui fourniront des informations pour appréhender les flux de circulation globalement (dans le but de mettre en place des solutions à long terme) mais aussi en temps réel, informations qui seront utiles tant pour les autorités communales que pour les usagers. Quand une voie de circulation est bloquée par un accident, il deviendra possible d’identifier l’impact sur le trafic dans toute la ville et de proposer des alternatives de circulation. Dans le même esprit, un réseau de capteurs permettra à l’automobiliste de savoir, via une application mentionnée sur le site de la ville et qu’il pourra télécharger, s’il y a des places de stationnement libres dans le quartier où il souhaite se rendre. Cette application devrait aussi permettre de libérer des emplacements privés de stationnement qui pourraient être mis à disposition des utilisateurs quand ils sont inoccupés par leur propriétaire.

La mise en place de telles applications permet de créer des stationnements intelligents pour guider les automobilistes vers une place ou une zone disponible. La Ville peut gérer de manière automatique les disponibilités de stationnement et les confronter aux véhicules ventouses afin d’améliorer les taux de rotation, offrant plus de places disponibles aux automobilistes désirant garer leur voiture durant une courte période.

Mons en Mieux propose de renforcer la cellule « mobilité » de la ville de Mons, en collaboration avec les autres acteurs du déplacement (SNCB, TEC, taxis, autocaristes, associations de cycliste) afin de disposer de toute l’expertise nécessaire et de pouvoir identifier les solutions les plus efficaces et les plus adaptées en ce qui concerne les questions de mobilité.

Offrir un tarif de stationnement privilégié aux Montois

Mons en Mieux souhaite que les Montois puissent bénéficier d’un régime privilégié en matière de stationnement. Ce régime se traduirait par un tarif réduit pour les habitants.

Réduire le flux de circulation des voitures vers le centre-ville

Le principal défi est de diminuer le flux de circulation. Les politiques actuelles se limitent essentiellement à tenter de réguler le trafic et à augmenter le nombre de places de stationnement pour les voitures. Il est évident que cela ne suffit plus.

Il n’est pas réaliste de priver les habitants des centres-villes, à Mons et à Jemappes, d’un accès en voiture à leur domicile (les places réservées aux riverains seront maintenues), et il est tout aussi important d’offrir des solutions de stationnement à ceux qui viennent pour faire des achats. Toutefois, Mons en Mieux propose des alternatives pour les travailleurs du centre-ville et pour les trajets scolaires.

Parallèlement, des mesures significatives seront prises pour promouvoir l’utilisation du vélo en remplacement de la voiture.

Mieux coordonner les travaux à réaliser sur les voiries

Nous nous engageons à aborder autant que possible les défis posés par les travaux routiers fréquents, qu’ils soient entrepris pour améliorer ou réparer les voiries. Bien que la ville ne soit pas toujours le maître d’œuvre, étant donné que certains travaux concernent des routes provinciales ou régionales, il reste essentiel que les autorités communales ne négligent pas les problèmes de circulation engendrés. Par exemple, il a été observé que des travaux sur l’autoroute à proximité de l’agglomération montoise coïncidaient souvent avec des travaux sur la route de Wallonie à Ghlin, révélant un manque de coordination flagrant.

La ville doit donc jouer un rôle proactif, même sans avoir le pouvoir décisionnel final, en poussant les autorités compétentes à adopter un calendrier de travaux cohérent, surtout pour ceux qui ne sont pas d’urgence. Cette démarche fait partie de la politique de Mons en Mieux visant à protéger les intérêts des citoyens, y compris dans les domaines qui dépassent les compétences communales directes. Les villes pourraient se regrouper pour influencer la politique régionale ou établir des dialogues avec les décideurs afin de trouver des solutions pratiques qui minimiseraient les perturbations de la mobilité ou en limiteraient la durée. Cela requiert une volonté claire de servir les citoyens et de faire preuve d’anticipation.

Un plan de mobilité pour Jemappes et révision du projet de bus à haut niveau de service (BHNS)

Pour améliorer la situation de mobilité à Jemappes, un plan détaillé est en cours de développement. La configuration actuelle, où une route nationale traverse la Grand Place, crée une congestion insoutenable pour la commune. Actuellement, les automobilistes qui traversent Jemappes sont limités à une seule route principale, ce qui engendre des problèmes de circulation continus et nuit à la qualité de vie des résidents.

Afin de remédier à cela, il est primordial de planifier un contournement qui permettrait de réduire significativement le trafic dans le centre de Jemappes. Ce contournement est crucial non seulement pour améliorer la circulation mais aussi pour favoriser le redéploiement économique de la région. Jemappes a été longtemps négligé, ce qui nécessite une attention particulière dans plusieurs domaines tels que le développement des espaces verts, les loisirs, et la relocalisation des services communaux. De plus, pour réduire davantage la congestion, Mons en Mieux propose de décaler les horaires de début et de fin des cours entre les écoles situées à proximité l’une de l’autre. Cette mesure, mise en place en concertation avec les directions d’écoles, vise à désengorger les transports en commun et à fluidifier le trafic aux heures de pointe, quel que soit le mode de déplacement. Ces initiatives sont des étapes clés pour transformer Jemappes en un lieu plus vivable et économiquement dynamique.

À ce titre, des études complémentaires doivent être réalisées afin de connaître l’impact réel qu’aura le projet wallon de Bus à haut niveau de service (BHNS) prévu sur la N51.

Organiser le contournement des villages pour les poids lourds

Il faut envisager d’alléger le trafic non indispensable dans les villages par des contournements, par ex poids lourds comme par exemple Havré-Ghislage, Mesvin, Hyon, Ghlin…

Développer les transports en commun

Mons en Mieux s’engage à étoffer l’offre de transports en commun à Mons en partenariat avec les opérateurs régionaux, le TEC et la SNCB. L’objectif est de rendre les transports collectifs plus attractifs et accessibles pour tous les citoyens, facilitant ainsi la mobilité urbaine et périurbaine tout en réduisant la congestion et l’empreinte écologique de la ville. Cette initiative comprend l’augmentation des fréquences des services de bus et de train, l’amélioration des correspondances entre les différents modes de transport et l’extension des lignes pour mieux desservir les zones périphériques ainsi que les principaux pôles d’activité.

Des navettes pourraient être mises en place afin de permettre aux personnes qui travaillent (notamment le dimanche) de se déplacer depuis des communes comme Havré, Nimy ou Flénu par exemple.

Par ailleurs, Mons en Mieux envisage de collaborer étroitement avec le TEC et la SNCB pour développer des solutions de mobilité intégrée, incluant l’introduction de nouvelles technologies pour améliorer l’information en temps réel aux voyageurs et la mise en œuvre de projets d’infrastructures, comme l’amélioration des gares et des points de connexion entre les différents modes de transport. L’objectif est de créer un réseau de transport en commun cohérent et efficace qui répond aux besoins actuels et futurs des résidents de Mons, améliorant ainsi la qualité de vie et soutenant le développement durable de la région.

Mons en Mieux envisage de développer une liaison de transport public entre Mons et Valenciennes, un système hybride entre le bus et le train conçu pour combiner confort et rapidité tout en restant accessible aux personnes à faible revenu. Ce projet vise également à stimuler l’économie locale en connectant Mons aux milliers de résidents le long de cet axe actuellement desservi uniquement par la route, encourageant ainsi le commerce et l’accès à la qualité de vie urbaine à un coût abordable, tout en évitant les problèmes de circulation que provoquerait une augmentation de l’usage de la voiture.

Une conférence sur les transports en commun sera organisée au début de la législature pour aborder cette question de manière globale, en impliquant toutes les parties concernées, y compris les autorités communales, les représentants des TEC, de la SNCB, les autres instances publiques, les associations de cyclistes, et les usagers des transports en commun, pour évaluer les avantages et les défis associés à la mobilité montoise.

Une politique de stationnement modernisée

Idéalement, retirer les voitures du centre historique rendrait la ville beaucoup plus attrayante pour les touristes et ceux qui apprécient son charme, mais c’est un objectif à long terme qui nécessite des investissements significatifs comme la construction de parkings souterrains. Pour l’instant, Mons en Mieux prévoit une stratégie de gestion du stationnement au centre-ville visant à décourager la présence prolongée de voitures, souvent appelées voitures « ventouses ». Cette politique n’affectera pas le stationnement des résidents, qui seront encouragés à utiliser des alternatives hors voirie. Cependant, elle vise à sensibiliser les commerçants et les professionnels travaillant en centre-ville à l’utilisation judicieuse des places de parking, surtout si elles sont occupées de manière prolongée, ce qui empêche leur disponibilité pour les clients et les touristes, essentiels à la vitalité commerciale de la ville.

La tarification du stationnement sera structurée pour encourager des usages appropriés ; la première heure sera gratuite, augmentant progressivement jusqu’à devenir dissuasive après trois heures. Cette mesure vise à compléter les alternatives proposées pour ceux qui travaillent en ville, en réduisant l’usage abusif des places de parking. La même politique sera envisagée pour le centre de Jemappes, en tenant compte des progrès de sa réhabilitation. Le contrôle strict de cette réglementation est crucial pour son efficacité, avec l’utilisation de technologies efficaces et peu coûteuses comme les scan cars. De plus, il est essentiel de communiquer clairement ces changements, en utilisant des signaux visuels inspirés des villes hollandaises pour une meilleure compréhension et orientation des usagers, y compris des touristes, à qui des options de stationnement économiques devraient être proposées. Pour une hospitalité optimale, des informations claires sur la mobilité devront être largement disponibles via le site internet de la ville, des dépliants, etc.

Optimiser la gestion des pistes cyclables

Mons en Mieux souhaite continuer de développer le réseau de piste cyclable de la commune.

Afin que ce développement soit entrepris de la manière la plus responsable qui soit, il faut se limiter à une seule piste cyclable bidirectionnelle ou deux pistes cyclables unidirectionnelles pour une voirie.

Nous souhaitons également privilégier les circuits les plus directs, les plus faciles et donc les plus rapides, adaptant ainsi la mobilité aux cyclistes en privilégiant les trajets courts. Mons en Mieux plaide également pour que la passerelle de la gare provisoire puisse être récupérée par les cyclistes pour accéder au quartier des grands-prés et de la place des Congrès, ce qui ne sera plus possible en l’état dès la fin des travaux de la gare de Mons, inadaptée aux cyclistes.

Veiller à la sécurité des cyclistes

La vitesse est souvent la principale cause des accidents de la route. En effet, l’énergie cinétique des véhicules augmente exponentiellement avec la vitesse, tandis que le champ de vision du conducteur se rétrécit et que la distance nécessaire pour s’arrêter s’allonge. Il est prouvé que l’implantation généralisée de zones limitées à 30 km/h réduit significativement les accidents et le nombre de victimes de 30 %. Dans ces zones, respecter la limitation de vitesse permet souvent de se passer de pistes cyclables dédiées, bien que le marquage au sol puisse prévenir certains incidents, surtout là où le cyclisme en sens inverse est permis.

Nous soutenons une politique d’urbanisme qui repousse les frontières de la ville. Les actuelles « portes » de la ville seront déplacées pour créer des voies d’accès vers le centre, dédiées aussi bien aux automobiles, aux cyclistes qu’aux transports en commun, avec des voies réservées pour chacun. Des itinéraires alternatifs pour les cyclistes pourraient également être sécurisés en reclassant certaines routes secondaires en zones 30. De même, il est crucial que les navettes bénéficient, comme les cyclistes, de voies réservées pour faciliter leur accès en ville. Cela implique une réduction drastique de la vitesse dans les centres urbains, car la cohabitation de vélos et de voitures à haute vitesse est inenvisageable. Bien que Mons ait déjà instauré une zone 30 dans tout le centre-ville, il est essentiel de mieux communiquer sur cette règle et d’assurer son respect strict. Il est aussi inacceptable que l’implantation mal conçue de pistes cyclables puisse accroître les risques d’accident.

Les cyclistes ne sont pas seulement menacés par les autres usagers : les études montrent qu’ils sont souvent victimes de chutes ou de collisions avec des obstacles. Il est donc crucial d’offrir des infrastructures cyclables de qualité et bien entretenues, et de s’assurer que les vélos soient en bon état. Des mesures de précaution simples, comme garder ses distances avec les poids lourds, éviter de frôler les voitures stationnées, et rester visible la nuit, devraient être régulièrement rappelées dans les campagnes de sensibilisation. De plus, la réparation des pistes cyclables doit être une priorité. La sécurité routière doit inclure des mesures de protection pour les cyclistes mais aussi des responsabilités de leur part, tout en préservant la sécurité des piétons.

Améliorer l’image du vélo

Des sociologues ont observé que, pour les classes sociales à revenus modestes, la voiture représente une conquête récente et symbolique, rendant un retour potentiel à la bicyclette perçu comme une régression. Par contraste, dans les milieux plus aisés, le vélo gagne en popularité. Cette situation souligne l’importance d’une politique de communication efficace pour encourager l’utilisation du vélo dans toutes les couches sociales. Des campagnes régulières devraient être lancées, similaires à ce qui a été fait à Strasbourg, pour promouvoir le cyclisme urbain, incluant des informations sur les précautions de circulation, la prévention du vol, les itinéraires cyclables, et les services de location et de réparation de vélos.

Mons en Mieux ! propose également de transformer l’infrastructure urbaine de Mons pour mieux accueillir les vélos. Le projet comprend la création d’une piste cyclable en site propre sur la « Grande Voirie » et les contre-allées intérieures des boulevards, formant un « ring cyclable » connecté à d’autres pistes par des traversées sécurisées. Ce système permettrait de naviguer en toute sécurité autour de l’hypercentre et serait intégré sans perturber significativement la circulation automobile, moyennant quelques adaptations comme la suppression de bandes de stationnement et le respect strict des limites de vitesse. En complément, des aménagements pour le stationnement des vélos et des services de vélos en location sont prévus, répondant ainsi aux besoins d’accès des nombreuses institutions éducatives de la ville et favorisant un environnement urbain plus cyclable.

Prévoir des parkings pour vélos et des services spécifiques

Aux Pays-Bas, 40% des voyageurs arrivent en vélo à la gare. Cela nécessite de nombreux arceaux couverts, le cas échéant avec vidéo surveillance, plus rarement dans un parc fermé et sécurisé par badge.

La future gare de Mons comptera 351 emplacements de parking pour vélo. C’est totalement insuffisant. Mons en Mieux veillera à ce que le nombre d’emplacements soit augmenté au fil du temps.

Il est indispensable qu’à proximité immédiate de la gare, il y ait une « vélostation » qui fournisse divers services tels que les petites réparations, l’achat de petit matériel, des informations et des conseils. ProVelo assure ce service aujourd’hui et l’infrastructure devra être développée en fonction des succès enregistrés par la politique de ville cyclable.

Lutter plus efficacement contre le vol de vélo

Le vol de vélos est identifié par les experts comme le deuxième plus grand frein à l’usage du vélo, juste après les problèmes de sécurité. Selon des études menées en France, les mesures de protection prises par les propriétaires de vélos sont souvent insuffisantes : 22 % des vélos volés n’étaient pas verrouillés, 32 % n’étaient pas attachés à un objet fixe et 95 % des cyclistes utilisaient des cadenas de faible qualité. De plus, moins de la moitié des cyclistes sont en mesure de prouver la propriété du vélo en cas de récupération après un vol. L’utilisation d’un antivol robuste est fortement dissuasive pour les voleurs, surtout si le vélo est attaché à un point fixe, ce qui empêche son enlèvement même si l’antivol est forcé.

Par ailleurs, les technologies de marquage du cadre ou l’insertion d’une puce électronique facilitent la récupération des vélos volés. Certains vélos, notamment les modèles électriques, ne fonctionnent qu’avec des clés d’identification qui peuvent être gérées via un smartphone. Dans le cas de la création d’un système de vélos partagés par la ville, il serait possible d’exiger que les fabricants intègrent ces systèmes de traçabilité, une mesure qui relève de la compétence conjointe des services communaux et des revendeurs de vélos.

Faciliter l’accès au vélo à assistance électrique

Ce concept est intéressant. Le vélo à assistance électrique ne doit pas être confondu avec le vélo électrique. Le vélo à assistance électrique est défini comme un cycle à pédalage assisté avec un double seuil de 250 watts et de 25 km/heure. L’alimentation électrique est réduite progressivement et finalement interrompue lorsque le véhicule atteint une vitesse de 25 km/heure ou si le cycliste arrête de pédaler. Il s’agit de réaliser un compromis acceptable qui permet au cycliste de disposer d’un complément de puissance tout en circulant à vitesse modérée, sans devenir pour autant un deux-roues motorisé interdit d’aménagement cyclable.

Des études sont nécessaires en ce qui concerne les coûts et un marché public sera envisagé en vue de créer progressivement un système de mise à disposition de vélos à assistance électrique pour circuler en ville. (À disposition de tous publics mais des seniors et des touristes notamment).

Encourager la pratique du vélo auprès des Montois

Conquérir le public scolaire à Mons est essentiel, notamment en initiant les jeunes à la pratique du vélo en milieu urbain dès leur plus jeune âge, ce qui influence grandement leur propension à continuer à utiliser le vélo à l’âge adulte. Pour encourager les enfants à utiliser le vélo pour aller à l’école primaire ou à d’autres activités, certaines villes ont adopté le concept de « vélo-bus », un système de déplacement groupé à vélo suivant un itinéraire fixe avec des horaires déterminés, encadré par des adultes. Ce dispositif peut être appliqué même sur des trajets sécurisés.

Pour faciliter l’accès sécurisé aux écoles à vélo, il est crucial d’installer des infrastructures cyclables spécifiques et des espaces de stationnement pour vélos dans les établissements scolaires. Cette approche est souvent moins onéreuse que l’utilisation de bus scolaires, bien que cette dernière option ne soit pas à écarter complètement, car la transition de Mons vers une ville pleinement cyclable prendra du temps. À Strasbourg, un modèle en matière de pratique du vélo, 20 à 40 % des lycéens se rendent à l’école à vélo, un chiffre similaire à celui observé à Courtrai. En outre, un autre groupe cible important est celui des clients qui se déplacent pour faire leurs courses. L’utilisation de petites remorques pour transporter des achats lourds peut compenser l’erreur d’avoir placé des commerces alimentaires dans des zones peu résidentielles, comme le Carrefour des Grands Prés. Il est tout à fait possible de réserver des espaces pour les vélos et de créer des pistes cyclables réellement séparées du trafic automobile dans ces zones. Néanmoins, toutes ces mesures concernent l’ensemble des citoyens de Mons, indépendamment de leur âge et de leur situation socio-professionnelle.

Aménager des espaces pour le cyclotourisme

Les sportifs et les cyclotouristes forment une catégorie à part entière, distincte de celle des usagers du vélo pour des raisons de mobilité quotidienne. Le cyclisme sportif et le cyclotourisme ne visent pas seulement à résoudre des problèmes de déplacement mais à offrir une activité sportive attrayante, riche en bienfaits et en découvertes. Des aménagements spécifiques doivent être réalisés pour favoriser le cyclotourisme, particulièrement dans les zones vertes des communes telles que Harmignies, Harveng, Nouvelles et Spiennes, qui regorgent d’espaces naturels propices à l’exploration. Cette initiative contribuera également à rehausser le statut du vélo comme pratique enrichissante.

Une attention particulière sera accordée à la création du RAVEL sud, qui s’étendra de l’Héribus jusqu’à Harmignies et au-delà, en direction du réseau d’Estinnes. Ce parcours empruntera l’ancienne voie ferrée de Mons à Binche qui a été récemment désaffectée. Ce tracé permettra de multiples connexions avec des chemins de remembrement agricole et d’autres routes secondaires, qui pourraient être interdites à la circulation automobile les dimanches et jours fériés. De plus, il facilitera l’accès au site Silex de Spiennes depuis la gare de Hyon-Ciply, où un service de location de vélos sera proposé. Ces aménagements sont conçus pour enrichir l’expérience des cyclotouristes et encourager la pratique du vélo dans un cadre sécurisé et attrayant.

Établir un partenariat avec les associations de cyclistes urbains

Il est important de s’appuyer sur les associations existantes et de nouer avec elles des partenariats. On peut citer en exemple la ville de Lille qui verse une subvention pluriannuelle à l’Association Droit au vélo (ADAV) qui s’est engagée à participer à toutes les réunions de concertation portant sur des aménagements ou des services concernant le vélo urbain d’une part et à promouvoir les réalisations auprès de ses adhérents et de la population d’autre part. Les associations, par l’intérêt qu’elles portent à la pratique du vélo, occupent une place importante dans la politique de ville cyclable.

Encourager les responsables politiques et les agents communaux à recourir au vélo

Autant que possible, les mandataires communaux doivent montrer l’exemple en choisissant un mode de déplacement durable comme le vélo, pour les déplacements au sein de la ville.

Les élus ainsi que les directeurs de service de la ville doivent ainsi motiver et encourager les habitants à modifier leurs habitudes de déplacement pour passer à des modes alternatifs.

Cela implique la location – à prix modéré – de vélos avec ou sans assistance électrique au personnel communal de la ville pour promouvoir la pratique du vélo dans les déplacements domicile/travail.

Il est intéressant de favoriser la pratique du vélo parmi les agents communaux. Une enquête sera réalisée dans les services. Il faut créer des incitants par exemple un accès facilité au leasing (pour l’acquisition du vélo) ou un abonnement à tarif réduit (pour la location). On peut aussi songer à réintroduire et renforcer les patrouilles de police à vélo.

La sécurité des piétons et la qualité des trottoirs et piétonniers

Les centres urbains et leurs commerces doivent être aisément accessibles pour les piétions, en ce compris les personnes à mobilité réduite. Les trottoirs doivent être aménagés pour qu’une place suffisante permette à tous de s’y rendre (parents avec des poussettes, personnes à mobilité réduite). Ceci implique que l’on veille à insérer de nombreux plans inclinés sur les trottoirs, pour leur faciliter la vie, spécialement aux abords des carrefours et que les rues intègrent à la fois des trottoirs et des pistes cyclables,…

Le statut de rue piétonne n’est pas immuable. Nous estimons qu’à certaines périodes de l’année, certaines rues commerçantes pourraient être interdites aux voitures pour abandonner tout l’espace aux piétons.

Il faut aussi donner aux piétons la possibilité de faire une halte et par conséquent mettre à leur disposition des bancs bien conçus.

On pourrait encore envisager de mettre à disposition des piétons (notamment aux personnes qui se déplacent à pied) des parapluies aux couleurs de la ville, à prendre au sortir de la gare notamment et à déposer à l’entrée de l’école ou des commerces.

Cela ne représenterait pas un budget considérable mais exige une bonne organisation.

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